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Au coeur de la Charrette Maillanaise

jeudi 23 juillet 2009, par Eric

Maiano...

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La charrette maillanaise courait déjà il y a un siècle et demi. Mistral en parle dans son ouvrage "Mémoires et récits".

La Carreto Maianenco est constituée de branches d’ormeaux. La raison en est simple, cette essence ne produit rien et peut donc être coupée, et le terroir en était plein il y a de celà un siècle.

Aujourd’hui les choses ont bien changé et il devient difficile de trouver de belles branches d’ormeau sur le territoire du village. Une maladie et des parasites ont lentement raison de ces arbres. Heureusement, il en reste un peu... Et heureusement, les novains n’ont pas ce problème de maladie.

Ce sont donc deux équipes qui sont parties ici et sur Noves ce samedi matin pour couper les branchages nécessaires à la garniture de la charrette. Tronçonneuse à la main, Jo ébranche une paire d’arbres, que le reste de l’équipe attache sur le plateau du camion.

Deux voyages plus tard le tas de branchages parait satisfaisant, il ne reste plus qu’à garnir le brancan après l’avoir soulevé histoire de pouvoir garnir aussi les roues.

Les plus belles branches serviront de base à la garniture du plateau de la charrette, tandis que des branches plus fines seront utilisées pour garnir complètement les roues.

De son coté, Charles compose ses bouquets. Des eventails construits patiemment pour achever de recouvrir la charrette. Il lui en faudra une vingtaine, même si quinze suffiront cette année.

Les novains arrivent enfin avec des brassées d’ormeaux splendides. Mine de rien, ils sauvent la fête avec ces branches. Et le travail, mis en pause par l’espoir de voir arriver ces branchages, recommence. Chacun trouve sa place, trie, passe, pose ou attache. La bonne humeur est au rendez vous et tous oeuvrent vers un même but, la plus belle charrette possible.

Il n’est pas 11h00 qu’elle est enfin terminée. Naguère, elle était garnie l’après midi, mais les maianen ont réalisé que le travail serait plus facile avant les gras doubles, la spécialité de Maillane. Les hommes se retrouvent plus de 80 à midi, après l’apéro pour un repas autour de ce mets.

Pour l’heure, après le petit déjeuner, il est temps d’une petite course en ville avec une autre charrette et une dizaine de chevaux. Les charretiers vont faire le parcours en ville : La montée, les virages... Le saint sorti pour l’occasion les regarde passer pour la première fois de l’année.

Tous attendent ensuite le soir, et la première course à proprement parler. Les 18 chevaux sont harnachés et carapaçonnés au pied de l’oratoire et attelés au mas de Saint Eloi.

Ils arrivent en ville au petit trot et au son des sabots sur le bitume et des grelots tintinnabulant.

Le premier passage est fort, et rapide. Splendide dans la lumière du soir. Mais il est aussi un peu limite. La jument en cavihe a un coup de pompe, elle a du mal à tenir son rôle, ce qui rend le passage des virages hasardeux. Après son remplacement, le second passage sera plus fluide, plus rapide.

Le soir, la daube traditionnelle réunit plus de 200 personnes. Deux cents personnes qui vont traverser le village pour une aubade au Saint à minuit et quelques minutes. La troupe s’en va ensuite vers le balèti pour entonner la farandole.

Dimanche matin, le village s’éveille au son des cloches de l’église. Le président de la Confrérie de Saint Eloi rappelle que cette fête est avant tout celle de Saint Eloi. Son homélie pour rappeler la signification de ce jour particulier est saluée par le prêtre.

La messe se termine par une autre spécificité de Maillane, la procession des bougies devant l’autel de Saint Eloi.

La procession se met ensuite en place. La charrette, les officiels, les groupes et les fouetteurs font le tour de la ville en musique.

Et vient alors le temps de la course. Un, puis deux passages à fond, avant les montées au milieu d’une foule compacte.

Maiano a fait courir la Charrette. Maiano a rendu hommage a son saint

Vive Sant Aloì.